Volume 83, Issue 1: Libre arbitre

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  1. Dossier : Libre arbitre

    1. Introduction au libre arbitre

      Pages 1-4
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    2. Sur la « pathologie de la liberté »

      Pages 5-13
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    3. Le dopage neuronal du libre arbitre

      Pages 15-28
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      Résumé
      Objectifs

      L’article démontre comment le libre arbitre est aujourd’hui remis en cause par les travaux sur l’activité pré-attentionelle et la focalisation de l’attention lors des exercices de dopage neuronal.

      Méthodes

      Présentation des travaux neuroscientifiques sur l’activation neuronale par les techniques de stimulation cérébrale.

      Résultats

      L’efficacité béhavioriste de cette neuro-activation, avec le neurotracking et le neuropriming, est d’abord d’améliorer les capacités cognitives en augmentant leur fréquence, leur intensité et leur extensivité.

      Discussion

      Ainsi c’est moins le corps vivant qui serait modifié que la perception par le corps vécu en provoquant un sentiment de supériorité physique. Cet effet placebo au plan physique est pourtant efficace au plan psychologique.

      Conclusion

      La confiance aveugle en son vivant dans les informations prétraitées par les aires primaires va décider le libre arbitre de manière très rapide comme dans la peur.

       

    4. Contribution des médiations végétales à l’autodétermination dans des situations pathologiques

      Pages 29-43
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      Résumé
      Objectifs

      Cet article montre comment la médiation végétale, par une immersion et une reconnexion peut contribuer au développement de l’autodétermination dans des situations pathologiques.

      Méthodes

      Sur la base d’une revue bibliographique, l’article recense et analyse différentes situations expérimentales. Il est structuré en trois parties en présentant l’utilisation de la médiation végétale sur l’autodétermination de ce que l’on pense, de ce que l’on fait et de qui l’on est.

      Résultats

      Le végétal est perçu naturellement comme une entité extérieure constitutif d’un environnement favorable à l’autodétermination de la personne dans différentes situations pathologiques. Il présente également une résonance interne à l’humain qui est développée dans une méthode innovante de médiation spécifique à l’entité arbre.

      Discussion

      En intégrant toute la complexité de la médiation végétale, il est possible de proposer un processus d’accompagnement de la personne en situation de stress post-pathologique.

      Conclusions

      La médiation végétale constitue un enjeu important dans l’accompagnement des différentes approches thérapeutiques. Un approfondissement scientifique est nécessaire pour mieux en identifier et comprendre les processus.

    5. Le libre arbitre artificiel : expérimentations sur la patience et l’impatience des robots

      Pages 45-53
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      Résumé
      Objectifs

      Cet article relate l’expérimentation d’interactions sociales de type intuitif avec des robots anthropomorphiques japonais.

      Méthodes

      L’article est construit autour la description d’observations d’interactions entre des humains et des robots en laboratoire : principalement à partir de l’expectative des chercheurs et des situations d’attente des robots.

      Résultats

      Ces études ont permis la classification de certains mouvements pacificateurs ou de comportements issus du stress, qui reposent sur la constitution en acte d’invariants sensorimoteurs, corporels ou gestuels, tels des tics ou des perturbations du comportement, ressemblant à l’association de signes et de symptômes physiques et psychologiques inconscients chez les robots.

      Discussion

      Si le face à face entre les humains est un type d’interaction largement étudiée, qu’en est-il des conditions de l’émergence de certaines formes d’interactions sociales avec des robots anthropomorphiques ?

      Conclusions

      Il est constaté que sans une potentielle intentionnalité ou une capacité de simulation d’un certain type d’état de conscience, les robots sociaux pourront difficilement exister dans une relation intersubjective.

    6. Le travail de l’hypocondrie chez le sujet en insuffisance rénale chronique et hémodialysé

      Pages 55-66
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      Résumé
      Objectifs

      L’intériorité du corps se redéfinissant par l’expérience de la maladie somatique chronique et de ses thérapeutiques, un des travaux psychiques que nous nous proposons d’étudier est celui de l’hypocondrie.

      Méthode

      Nous proposons ici le travail psychothérapeutique avec Bernard, insuffisant rénal chronique traité par hémodialyse, que nous avons suivi directement en hémodialyse pendant sept années.

      Résultats

      Bernard nous a amené à nous interroger quant au poison des liens du sang, d’un corps familial qui a contaminé en chair et en pensée son corps et sa psyché, dont son sexe et ses reins, jusqu’à l’os, de par ses associations latentes entre son squelette et l’ossuaire de Douaumont. Il interrogeait dans son travail des périodes bascules tant de vie que de mort, bases fantasmatiques de sa chair, notamment sa naissance prématurée, lorsque sa mort physique était comparable chez lui à un éclatement.

      Discussion

      Bernard et notre clinique quotidienne en hémodialyse nous ont conduit à réfléchir aux spécificités chez l’insuffisant rénal chronique traité par hémodialyse du travail de l’hypocondrie. Nous avons également travaillé les questions des traumatismes cumulatifs, des deuils infinis et des figures de cruauté, telles que la sur-vivance, le vampirisme, l’hématophilie, l’identification cadavérique et l’introjection cannibalique. Enfin, nous avons interrogé le mythe transgénérationnel et les scènes primitives, notamment de par ce qui s’hérite par et en corps.

      Conclusion

      Les plaintes corporelles et le travail de l’hypocondrie favorisent un travail de rêve, jusqu’à la création, aux fins de ré-animer, ré-humaniser, ré-objectaliser le sujet.

    7. Addiction au virtuel : l’inquiétante étrangeté, le pharmakon et le corps

      Pages 67-76
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      Résumé
      Objectif

      Les inquiétudes autour de l’usage des écrans en expansion sont multiples : est-ce qu’on s’isole, est-ce qu’on devient violent, addict ? L’objectif de cet article est de poser des bases théoriques solides et d’ouvrir la réflexion sur des inquiétudes souvent démesurées concernant l’usage du virtuel technoscientifique.

      Méthodologie

      Nous basons notre pensée du virtuel et de ses usages sur les précieux apports de la philosophie et de la psychanalyse. Nous proposons un retour sur les notions d’inquiétant et de pharmakon mais aussi de nous intéresser à la place des outils dans l’histoire de l’humanité. La notion d’addiction est ensuite discutée et une revue de la littérature des apports d’auteurs contemporains est proposée.

      Résultats

      Les notions d’inquiétant et de pharmakon mettent en lumière un aspect essentiel dans les malentendus autour de la psychopathologie du virtuel : souvent, elle est pensée sans prendre en compte l’implication personnelle du clinicien dans son abord des réalités virtuelles. Ces nouveaux objets numériques sont envisagés en tant qu’outils s’inscrivant dans l’histoire de la technique mais aussi comme objets culturels. La question psychopathologique est pensée en précisant ses contours pour éviter les approximations qui accompagnent souvent son usage. Le corps se dégage comme axe essentiel dans la pensée de la psychopathologie du virtuel, notamment par la quête d’ascétisme retrouvée dans l’évitement du contact hors ligne.

      Discussion

      Les propositions théoriques de cet article permettent un nouvel éclairage de cette notion d’addiction, souvent utilisée de manière abusive dans une confusion épistémologique. Les psychopathologies du virtuel sont à envisager avec prudence et en prenant en considération la dépendance ordinaire aux outils, l’inquiétante étrangeté et l’équilibre remède/poison du pharmakon.

      Conclusion

      Cet article envisage l’addiction aux mondes virtuels à travers le prisme de la psychanalyse, tout en incluant d’autres disciplines et d’autres approches dans la revue de la littérature sur cette question. Il offre au lecteur la possibilité de penser le virtuel en se dégageant de certains a priori technophobes sur ce sujet.

    8. Hyper-réflexivité et perspective en première personne : un apport décisif de la psychopathologie phénoménologique contemporaine à la compréhension de la schizophrénie

      Pages 77-85
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      Résumé
      Objectifs

      Cet article présente l’hypothèse, issue du champ de la psychopathologie phénoménologique, de l’hyper-réflexivité schizophrénique, selon laquelle les patients schizophrènes sont pris dans l’expérimentation d’une conscience qui se retrouve contrainte d’interroger des phénomènes qui devraient aller intuitivement de soi.

      Méthodes

      La perspective en première personne est une démarche qualitative complétant la lecture, traditionnelle dans le champ de la psychiatrie, en troisième personne – qui consiste en l’attribution depuis une position externe de signes cliniques repérés indépendamment du ressenti exprimé par le patient. Cette perspective en première personne concentre son attention sur l’expérience subjective qu’exprime le sujet. Le discours de plusieurs patients schizophrènes a été recueilli dans le cadre d’un dispositif clinique en utilisant l’échelle EASE (Examination of Anomalous Self-Experience). Cette échelle permet l’exploration semi-structurée, d’orientation phénoménologique, d’une série de difficultés révélatrices d’anomalies de l’expérience subjective.

      Résultats

      En plus des phénomènes d’hyper-réflexivité, nos analyses mettent en évidence deux grandes caractéristiques de l’être-au-monde schizophrénique. D’abord une problématique du sens commun, qui pose la question de l’intersubjectivité. Ensuite l’existence d’un trouble de l’intercorporéité, les expériences d’hyper-réflexivité schizophrénique s’accompagnant d’une perte du « corps commun ».

      Discussion

      L’application d’une perspective en première personne dans la compréhension du vécu des patients schizophrènes, ainsi que l’intérêt porté au phénomène d’hyper-réflexivité, permettent de proposer une vision de la schizophrénie qui n’est plus réduite à une lecture déficitaire de celle-ci (sans nier cette dernière), et qui découvre non pas un affaiblissement, mais une intensification de la conscience.

      Conclusions

      La prise en considération de la dimension tacite de l’existence schizophrénique, telle que le suggère la psychopathologie phénoménologique contemporaine, offre de précieuses informations à la pratique clinique et suggère d’importantes perspectives de recherche associant aux designs méthodologiques conventionnels des perspectives novatrices et prometteuses.

    9. Les approches psychanalytiques du mensonge

      Pages 87-100
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      Résumé
      Objectifs

      En psychanalyse, des terminologies comme l’imposture, le faux, la mythomanie, ou la pseudologie sont préférées à celle du mensonge. Cette hétérogénéité lexicale pose un problème épistémologique. Cet article recense l’ensemble des théories existantes afin d’en offrir un panorama et de proposer un corpus plus unifié. Ce faisant, il vise à mieux comprendre pourquoi certains sujets éprouvent un irrépressible besoin de mentir.

      Méthode

      Cet article recense pas à pas les théories formulées depuis la fin du dix-neuvième siècle. Il compare et analyse les différents travaux portant sur la clinique du « mensonge ».

      Résultats

      L’analyse des dynamiques intersubjectives propres à l’acte de mentir montre que les individus se protègent du lien tout en tentant paradoxalement d’en établir un. Certes cet acte revêt un aspect transgressif, mais que la destructivité qui lui est inhérente est néanmoins significative. Il est montré que les affects violents que le mensonge suscite ont une dimension messagère. Le sujet « injecte » ses propres angoisses chez l’autre.

      Discussion

      Un des problèmes majeurs soulevé concerne l’intention que le sujet aurait, ou non, de tromper ses interlocuteurs. Les travaux consacrés à la mythomanie ont conforté l’idée selon laquelle le sujet adhérait à ses propres scénarii fictionnels. Il ne serait donc pas conscient de tromper les autres. Or, est-il possible de réussir à faire croire des choses fausses à quelqu’un tout en y croyant soi-même ? La réponse semble négative. Les « imposteurs » possèdent en effet une remarquable faculté de persuasion. En fait, c’est leur sens très aiguisé du réel qui leur permet d’obtenir l’adhésion d’autrui. Cela semble être leur problème : ils sont plus en phase avec le monde mental d’autrui qu’avec le leur. Cet aspect de la pathologie des sujets a néanmoins été peu étudié, d’autant moins qu’ils évitent les lieux entendus comme « psy ». De plus, le mensonge est par essence difficilement observable, ce qui complexifie encore son approche. En revanche, cet acte est plus aisément identifiable lorsqu’il émane d’enfants. Aussi ce phénomène a-t-il été assez bien cerné par les thérapeutes d’enfants. Leurs travaux sont ici utilisés pour montrer que les motifs inconscients qui poussent l’enfant à mentir éclairent la tendance pathologique au mensonge des adultes. Tous utilisent le mensonge comme un bouclier narcissique, les défendant d’une angoisse d’empiètement.

      Conclusion

      La notion de mensonge a l’intérêt d’unifier un corpus jusqu’ici trop épars. Elle permet aussi de mieux appréhender les motifs inconscients à la source d’un besoin de tromper autrui.

    10. Le passage à l’acte à l’épreuve du post-contemporain

      Pages 101-117
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      Résumé
      Objectifs

      Dans cet article, nous partons de la considération du contemporain comme un post-contemporain. Tout comme le présent, le contemporain est insaisissable, et requiert l’après-coup pour en permettre l’analyse. Notre premier objectif vise à aborder notre époque post-contemporaine comme étant marquée par la radicalité, celle-ci étant caractérisée par une recherche de l’origine se manifestant par un retour du religieux, associé à l’émergence d’une angoisse néantisante. La solitude est une caractéristique de cette position radicale, engendrant une problématique de l’altérité qui renverse l’angoisse en haine, que ce soit de soi ou de l’autre. Le sujet post-contemporain passe en effet à l’acte face à un lien social et une culture qui n’arrivent plus à le soutenir. Notre deuxième objectif est de montrer que l’effet de cette position radicale amène le sujet à utiliser son corps comme seule voie d’issue. Devenant une extériorité organique, le corps vient représenter l’insupportable du sujet qui, pour sortir de l’angoisse renversée en haine, s’exclut de son corps propre. Enfin, le troisième objectif, vise à définir le sujet radical librecomme étant un produit de la société « libérale », qui cherche à fabriquer sa liberté à chaque instant.

      Méthode

      Notre méthode emprunte les voies de la clinique. Nous partirons de deux champs cliniques contrastés, d’une part, les passages à l’acte meurtriers ou suicidaires, d’autre part, les actes de passages d’un genre à l’autre.

      Résultats

      Les passages à l’acte et les actes de passages prennent en compte des sujets, radicaux libres, qui façonnent leur propre corps ou le corps de l’autre comme si c’était le leur.

      Discussion

      Nous discuterons les points de convergence et de divergences entre ces deux situations.

      Conclusion

      Notre conclusion montre que l’acte sur le corps de l’autre et l’acte sur son propre corps se rejoignent : le passage à l’acte meurtrier ou suicidaire cache le souhait d’un acte de passage, toutefois impossible à actualiser ; l’acte de passage d’un genre à l’autre requiert un passage à l’acte parfois insupportable à assumer. Chez celui qui vise un acte de passage, il faut chercher le passage à l’acte. De même, chez ceux qui passent à l’acte, il faut espérer restaurer, dans l’après-coup, un possible acte de passage.

    11. Maltraitances infantiles et familles dites aisées

      Pages 119-135
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      Résumé
      Objectifs

      Aujourd’hui, l’intervention proactive au bénéfice de l’enfant en danger imminent, sérieux et réel, est conçue comme une nécessité évidente. Par contre, le malaise et le doute s’emparent du professionnel confronté aux suspicions de maltraitance, aux situations de négligence, à la « cruauté mentale » et certainement quand il s’agit de familles issues de milieux privilégiés sur le plan socioéconomique. Il est communément admis que plus une famille connaît des difficultés sur le plan socioéconomique, plus les individus les plus vulnérables du groupe, tels les enfants, sont menacés de négligence, voire de maltraitance. Les impacts sont observables tant auprès des protagonistes directement concernés qu’au niveau des différents intervenants impliqués. Ceux-ci adoptent et adaptent leur manière d’être en fonction, entre autres, de leurs représentations et émotions. Il n’existe pas à proprement parler de références bibliographiques sur la maltraitance qui survient spécifiquement dans les familles aisées et les modalités de prise en charge. L’objectif de cet article vise à repérer quelques caractéristiques des fonctionnements individuels et relationnels de ces familles comparativement aux systèmes familiaux précarisés.

      Méthode

      À partir d’une vignette clinique, l’auteur déploie une réflexion sur la maltraitance émergeant dans les familles privilégiées. Nous nous basons sur l’expérience de notre équipe SOS-enfants intégrée dans un hôpital général. Depuis 30 ans, les équipes SOS-enfants réparties sur le territoire national ont comme mission première d’établir le bilan complet de l’enfant suspecté être maltraité et de son entourage, ceci dans la perspective de mettre fin à l’inadéquation. La philosophie de cette intervention d’aide et de soins consiste, en rencontrant l’enfant et sa famille ainsi que les membres de leur réseau, à faire état des éventuels traumatismes et de leurs conséquences, et à proposer, le cas échéant, un plan thérapeutique adapté. Ce travail s’établit à l’amiable dans un esprit de collaboration et de transparence de notre part. Dans les situations de danger et/ou de refus patent ou déguisé de notre intervention par les responsables de l’enfant, une interpellation des autorités sociales, voire judiciaires est indiquée.

      Résultats

      Nous développons quatre axes, à savoir : (i) les relations avec le monde extérieur. La famille aisée est rarement « encadrée » par des services sociaux. À travers des discours bien construits et pertinents, les adultes tentent d’obtenir la main et de prendre le contrôle sur les velléités de tout professionnel chargé d’entrer dans le système sans leur autorisation ; (ii) le fonctionnement familial. Il s’avère en effet intéressant de repérer les modalités relationnelles qui sont à l’œuvre dans les situations de maltraitance intrafamiliale afin d’appréhender les éléments étiopathogéniques et de déterminer ainsi les axes thérapeutiques ; (iii) les attitudes générales de l’enfant-victime. Nous nous arrêtons au cas de figure de l’enfant pré-pubère qui dévoile la maltraitance à un tiers extérieur au cercle familial et nous décrivons plusieurs phases successives ; (iv) la personnalité du parent maltraitant. Selon le contexte socioéconomique, nous rencontrons plus fréquemment certains traits de caractère ou certaines manières d’être au monde et en relation intrafamiliale.

      Discussion

      L’article se poursuit en abordant trois éléments de prise en charge. Il n’existe pas à proprement parler de références bibliographiques sur la maltraitance qui survient spécifiquement dans les familles aisées et les modalités de prise en charge. Quelques recommandations peuvent néanmoins être pensées et proposées sur la base de notre expérience et d’un travail de réseau. Sont ainsi évoqués les modalités d’un cadre ferme et flexible à la fois, la pertinence d’un dispositif d’intervention basé sur la diffraction et l’importance accordée à la reconnaissance des compétences des familles et en l’occurrence celles des parents.

      Conclusion

      Construire une démarche diagnostique et thérapeutique doit tenir compte des éléments du cadre et du contexte dans lequel s’inscrit la famille rencontrée. En conséquence, il s’avère pertinent de concevoir des prises en charge adaptées. La maltraitance intervenant en milieux aisés n’échappe pas à de multiples enjeux et demande de la part des cliniciens finesse et ténacité. Des interventions bienveillantes visent la responsabilisation des protagonistes concernés en évitant soigneusement leur culpabilisation préjudiciable au lien thérapeutique.

    12. Stance, portance et chute. Pour une anthropologie phénoménologique de la tenue en le monde

      Pages 137-147
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      Résumé
      Objectifs

      L’anthropologie phénoménologique permet de dévoiler comment l’axe stance, portance, chute éclaire ce qui nous fonde, ce qui nous porte et ce qui nous tient dans la communauté humaine. Cette structure anthropologique de base organise l’existence de la gestation au tombeau, sur fond d’effondrements existentiels toujours possibles.

      Méthode

      Notre méthode est descriptive et montre comment la stance, la portance et la chute s’incarnent dans les cliniques de l’évolution infantile et de l’involution démentielle, dans la psychose et l’extrême précarité psychosociale.

      Résultats

      La qualité de la portance maternelle détermine la stance de l’enfant avant son relais par le social. Le schizophrène paranoïde, subjugué par l’apparition d’autrui, témoigne par défaut que la stance est aussi di-stance et ré-sistance à l’effraction du monde et l’hébéphrène tente de refonder sa tenue en le monde. Certains déments séniles démissionnent du souci heideggérien d’avoir à être et à se tenir debout. L’extrême précarité du sans abri manifeste dans l’asphaltisation la perte de stance par effondrement des ordres existentiels porteurs que sont l’habitat et le rang social.

      Discussion

      Si la portance est la condition de possibilité de la stance, la portance maternelle comme les diverses modalités de la portance thérapeutique contiennent leurs défaillances et leurs déviances toujours possibles.

      Conclusions

      L’anthropologie phénoménologique permet d’explorer l’axe stance, portance et chute à la fois comme réalité corporelle, relecture de la schizophrénie paranoïde et de l’hébéphrénie, métaphore de l’existence et de ses crises, mandat anthropologique fondateur de la communauté et de l’éthique et paradigme de la relation de soin.

    13. Le Body Art : un autre modèle pour penser les scarifications

      Pages 149-160
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      Résumé
      Objectif

      La pratique des scarifications traverse les époques et les sociétés. Elles font l’objet d’un intérêt grandissant dans les sociétés contemporaines ces dernières années, mais la majorité des études les aborde d’un point de vue psychopathologique et se concentre avant tout sur les souffrances psychiques qu’elles révèlent ou induisent. Parallèlement à l’inflation de ces études, plusieurs pratiques artistiques contemporaines mettent en scène des scarifications publiques et récusent toute vision psychopathologique des blessures de soi. Cet article a pour objectif d’aborder les scarifications par le prisme du Body Art afin de mettre en lumière certaines de leurs composantes que négligent généralement les approches psychopathologiques.

      Méthode

      À partir de l’étude des notions de « langage du corps » et de « l’authenticité » du lien avec le spectateur que sous-tendent la pratique artistique, les écrits et les discours de Gina Pane et de Marina Abramovic, cet article propose de revisiter les questions de l’inscription et de la place de l’autre dans les pratiques de scarifications.

      Résultats

      On retrouve dans les discours liés aux scarifications privées ou publiques un objectif de reprendre possession d’un corps que le sujet vit comme étranger à lui-même. La coupure n’est pas simplement une auto-agression mais aussi la mise en scène d’une autre agression, qui cherche plus ou moins consciemment un spectateur. Par ailleurs, on constate aussi une similitude des réactions du spectateur face à ces pratiques : rejet/dégoût ou bien fascination/attraction, mais très rarement indifférence.

      Discussion

      À partir de la notion d’inquiétante étrangeté provoquée par ces coupures du corps, l’existence d’un fantasme du corps morcelé est proposée.

      Conclusion

      L’exploration d’un fantasme du corps morcelé rendu perceptible par les ouvertures du corps peut avoir des conséquences tout aussi destructrices que subjectivantes en fonction de la capacité du sujet à se reconstruire une image moins aliénante dans le regard d’un autre bienveillant.

    14. Au carrefour des spectres : problèmes de diagnostic différentiel entre autisme et schizotypie, autour du cas d’un jeune adulte

      Pages 161-181
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      Résumé
      Introduction

      Plusieurs débats scientifiques et politiques contemporains insistent sur l’importance de ne plus concevoir l’autisme comme une forme de psychose. Toutefois, de nombreux cliniciens et chercheurs identifient des chevauchements symptomatiques entre le spectre de la schizophrénie et le spectre de l’autisme. C’est particulièrement le cas pour l’autisme Asperger chez l’adulte et des formes dites atténuées de schizophrénie.

      Méthode

      Nous exposons ces difficultés diagnostiques à partir de l’étude qualitative, projective et psychométrique d’Etienne, un jeune homme ayant des troubles de la communication sociale et certaines conduites excentriques.

      Résultats

      La passation du Questionnaire de la personnalité schizotypique et de l’Adult Asperger Assessment montre qu’Etienne se qualifie pour les deux diagnostics de schizotypie et d’autisme Asperger. Une analyse clinique, associée à la passation de l’épreuve projective du test de Rorschach, nous amène à faire l’hypothèse d’une « structure autistique » sous-jacente. L’analyse porte notamment sur le rapport au langage et au double entretenus par Etienne, qui viennent éclairer les difficultés dont il a pris conscience.

      Discussion

      La clinique structurale semble une alternative pertinente lorsque la clinique spectrale, centrée sur les manifestations comportementales, ne parvient pas à discerner suffisamment les fonctions des symptômes. L’articulation entre approches psychométrique, projective et clinique reste néanmoins à parfaire auprès d’une cohorte plus importante.

      Conclusion

      La confusion diagnostique entre autisme et psychose a été renforcée par les approches quasi-dimensionnelles adoptées récemment dans les grandes nosographies internationales. Une clinique différentielle plus fine semble possible, en s’intéressant aux difficultés et aux solutions associées à un fonctionnement autistique.

  2. Ouverture

    1. Solitudes et mélancolies

      Pages 182-193
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      Résumé
      Objectifs

      L’objectif ici est de penser la mélancolie en questionnant la place qu’y tiennent l’autre et son absence.

      Méthode

      Nous portons notre attention au-delà des manifestations symptomatiques de la mélancolie, pour détailler les différents moments de la structure mélancolique. Pour ce faire, les philosophies de Levinas et de Merleau-Ponty viennent éclairer notre lecture de Deuil et Mélancolie de Freud.

      Résultats

      Contrairement au deuil, dans lequel je suis soumis à un autre dont l’altérité est encore exacerbée par sa perte, dans la mélancolie, c’est l’altérité même de l’autre qui se perd : telle est, spécifiquement mélancolique, la perte de l’écart entre moi et l’autre. Différents moments mélancoliques se dégagent alors, chacun caractérisé par un mouvement particulier de perte du Deux.

      Discussion

      Réduction à l’Un, la mélancolie peut être un mouvement de réversion de l’investissement soi-autre au lien soi-soi, mouvement réversif par lequel l’absence de l’autre en vient à être niée, où la mélancolie peut être un mouvement de réification dans lequel l’absence de l’autre est conservée comme relique en moi. Telle est la solitude mélancolique de l’Un. Mais un autre mouvement de perte du Deux doit être différencié de ce Tout-Un : la mélancolie peut être un mouvement de régression à Zéro, au Rien : anéantissement caractérisé par une solitude impersonnelle, par régression à une situation pré-objective et, concomitamment, pré-subjective, tendance à retrouver le temps mythique précédant toute perte, c’est-à-dire toute séparation.

      Conclusions

      La mélancolie se révèle comme structurée par la solitude, soit une incapacité à être Deux.

  3. Revue de la littérature

    1. Haut potentiel intellectuel et syndrome d’Asperger : à la rencontre des nouveaux spectres

      Pages 194-202
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      Résumé
      Objectifs

      En tant qu’entité transnosographique, le haut potentiel intellectuel concerne tant le champ du normal que celui du pathologique. Le « spectre du haut potentiel intellectuel » regroupe ainsi différents profils, qui sont souvent dysharmoniques et s’associe notamment au syndrome d’Asperger chez certains sujets. Ce syndrome d’Asperger a lui-même disparu du DSM-5, pour se fondre dans cette nouvelle catégorie des « troubles du spectre autistique ». L’objectif de cet article est ainsi de questionner ces « nouveaux spectres » et ces deux entités, que sont le haut potentiel intellectuel et le syndrome d’Asperger, chez l’enfant.

      Méthode

      Une revue de littérature a permis la mise en perspective clinique et psychopathologique des travaux sur le haut potentiel intellectuel et sur le syndrome d’Asperger, à travers trois axes : le rapport au savoir, le rapport aux autres et le rapport au monde qu’entretiennent ces enfants.

      Résultats

      Leurs rapports au savoir nous questionnent sur la « suffisante perméabilité » de ce savoir et sur la possibilité pour eux d’utiliser leur intelligence au profit de leur insertion relationnelle et sociale. Leurs centres d’intérêt spécifiques, mais aussi les particularités de leur langage rendent parfois difficile la relation aux pairs d’âge et peuvent les amener à se tourner vers les adultes ou à se distancier de la relation. Leur rapport au monde, enfin, est communément marqué par une grande perméabilité sensorielle et émotionnelle susceptible de les fragiliser.

      Discussion

      Le surinvestissement de l’intelligence semble communément être force de pare-excitation, et participe à une forme de repli interne dont on peut questionner la continuité d’avec le repli autistique, la remise en cause du réel et son évitement. Ce surinvestissement viendrait suppléer les fonctions du Moi et permettrait à l’enfant de maintenir le lien à l’autre, à la réalité, au monde.

      Conclusion

      Ce travail de littérature nous amène à nous interroger quant à un continuum transnosographique entre ces deux entités et nous invite à poursuivre nos recherches cliniques dans le but de mieux identifier les similitudes et les disparités qui existent chez ces enfants et les processus psychiques qui les sous-tendent.

  4. Actualités de la société

    1. Compte rendu de la participation de L’Évolution Psychiatrique au « XVII World Congress of Psychiatry » 8–12 octobre, Berlin 2017

      Page 203
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    2. Prix de l’Évolution psychiatrique 2017

      Pages 204-206
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  5. En couverture

    1. La liberté de l’arbitre

      Pages 207-208
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  6. A propos de…

    1. Prix de l’Évolution psychiatrique 2017. À propos de… « Vers une ethnopsychiatrie mexicaine. La médecine traditionnelle dans une communauté nahua du Guerrero ». De Sergio Javier Villaseñor Bayardo

      Pages 209-212
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    2. Prix spécial du jury de l’Évolution psychiatrique 2017 À propos de« Évaluation clinique des psychothérapies psychanalytiques ; dispositifs individuels, groupaux et institutionnels » sous la dir. de Anne Brun, René Roussillon et Patricia Attigui

      Pages 213-215
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ISSN: 0014-3855

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