Séminaire d’épistémologie de la psychiatrie.

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La Société de l’Évolution psychiatrique est partenaire du Séminaire Épistémologie et Psychiatrie organisé par l’ASM 13, en partenariat avec l’Espace éthique de la région Ile-de-France et le Département de recherche en éthique de l’Université Paris-Sud Paris-Saclay.

La psychiatrie fait partout l’objet d’un effort d’objectivation. Son caractère complexe embarrasse à l’heure où le projet collectif serait, pour de nombreuses raisons dont il faudra faire la part, de la penser de manière standard.
Pourtant, c’est en respectant son hétérogénéité, en l’étudiant dans ses vérités médicale, sociologique, politique et éthique et leur articulation complexe et dynamique, que nous serons en mesure de dire quelque chose de juste du savoir du psychiatre. 
Nous serons aidés dans cet effort épistémologique par des philosophes, des sociologues, des historiens et des psychiatres qui, tous, sont fondés à poser la question du lieu de la psychiatrie dans le monde des idées.
Ce séminaire donnera lieu à une séance mensuelle de deux heures pendant lesquelles la parole sera donnée à un intervenant qui engagera le débat par une communication. Puis se tiendra une discussion modérée par les organisateurs qui resteront les mêmes toute l’année et auront la fonction de donner à chaque séance l’occasion d’alimenter le projet de manière cohérente.

Vous trouverez ci-dessous l’enregistrement de la séance inaugurale du 4 octobre 2019, avec Xavier Bonnemaison, Benjamin Weil et Paul-Loup Weil-Dubuc.

Séminaire d’épistémologie et psychiatrie. Séance inaugurale du 4 octobre 2019.

Séance du 7 novembre : Steeves Demazeux

Séance du 6 février 2020 : Paul Bercherie

CONSTITUTION DU CHAMP PSYCHANALYTIQUE : Les grandes fondations, par P. Bercherie

La fondation par Freud du champ psychanalytique s’effectue d’emblée dans une récusation des principes constituants de la clinique psychiatrique, incarnés dans la doctrine organiciste. L’hétéronomie de l’inconscient s’oppose ainsi frontalement au postulat occulte de l’autonomie subjective que transcrit l’organicisme. Mais la théorie freudienne assigne à l’inconscient le statut d’une instance présubjective, au fonctionnement archaïque. Après la tentative vigoureuse mais avortée de Jung, d’autres fondations (Klein, Ferenczi-Winnicott, Lacan) viendront amender l’approche freudienne originelle pour en élargir la portée, tant au niveau de la théorie du sujet qu’à celui des indications de la cure.

L’analyse de la complexité du champ psychanalytique nécessite de s’extraire du paradigme rationaliste, celui de la vérité et de l’erreur (de l’Un), pour envisager une pluralité d’options possibles dans un champ avant tout centré sur l’action, la direction de la cure en l’occurrence. On accède ainsi à une approche qui décèle à la source de chaque grand courant psychanalytique un ensemble de convictions intimes – de préconceptions – qui orientent d’emblée l’approche de la clinique et la conception de la cure, avant que la pratique ne les affine et que ne s’accumulent connaissances et expériences – ce qui suppose évidemment que, dans leur pluralité et leur intrigante généalogie, les postulats initiaux présentent une éminente valeur dans l’appréhension du sens de l’existence humaine.

Richard Rechtman : Psychiatrie et anthropologie

Séance du 5 mars 2020