Pas de commentaire

Marcel Czermak 1941-2021

Psychiatre, psychanalyste, élève de Jacques Lacan dont il organisait les présentations de malade, co-fondateur de l’Ecole psychanalytique de Sainte-Anne, membre de l’ALI, il laisse dernière lui une œuvre profonde et ambitieuse sur la psychanalyse des psychoses.

Marcel Czermak, 18 janvier 2016

Le Docteur Marcel Czermak s’est éteint, dans les suites d’un accident vasculaire cérébral, le soir du mercredi 2 juin 2021 dans le service de réanimation du centre Raymond Garcin, au sein de l’hôpital Sainte-Anne dans lequel il a travaillé toute sa vie.

Le destin de cet immense clinicien aura donc été lié, jusqu’à sa conclusion, au centre hospitalier Sainte-Anne. 

Né à Paris le 4 octobre 1941, étudiant en médecine à Paris et reçu au concours de l’internat des hôpitaux de la Seine en 1966, il occupe, entre 1972 et 1985, le poste d’assistant puis d’adjoint de Georges Daumezon avec lequel il ouvrira le Centre Psychiatrique d’Orientation et d’Accueil. Il gardera, pour celui qu’il a toujours considéré comme un Maître, un profond respect et une grande reconnaissance. Élève et analysant de Jacques Lacan, il dirige la présentation de malade de celui-ci au Centre Henri Rousselle pendant la période de son assistanat et de ses fonctions d’adjoint pour, à la disparition du psychanalyste, reprendre lui-même cet enseignement après 1981. Médecin suppléant à l’Infirmerie près la Préfecture de Police de Paris, il exercera comme Praticien Hospitalier à partir de 1985 au pavillon Pinel puis Esquirol jusqu’à sa retraite. Il cordonnera, dans ce contexte, l’ensemble des enseignements de l’Institut Édouard Toulouse, renommé École Psychanalytique de Sainte-Anne sous sa direction. II aura su faire de cette société savante un lieu d’inventivité clinique, de recherche dans le champ des psychoses et de formation de plusieurs générations de praticiens qui lui restent aujourd’hui attachés au-delà même de sa disparition. 

La destruction qu’il jugeait scandaleuse de l’amphithéâtre Magnan, ce haut lieu de la psychiatrie française dans lequel Georges Daumezon savait inviter les personnalités les plus éclectiques de la psychiatrie, n’empêchera pas la poursuite de ses enseignements, y compris après sa retraite et jusqu’à ces dernières semaines au sein de l’École Psychanalytique de Sainte-Anne. 

Soucieux, disait-il, que la psychanalyse puisse former « des femmes et des hommes qui soient honorables » il aura été, par son intransigeance toujours empreinte d’une immense humanité, l’exemple même d’un homme d’honneur. 

L’essentiel de ses travaux est rassemblé au sein de deux ouvrages : Les passions de l’objet et Patronymies. Un ouvrage d’entretiens avec Hélène L’Heuillet intitulé Traverser la folie, retraçant son parcours et ses apports à la clinique comme ses conceptions générales sur la psychanalyse et le champ social vient de paraître aux Éditions Hermann.

Nicolas Dissez

M.Czermak

Une vieille passion

Lemanja amarrée

Clope au bec

Photos des cieux comme les drapés de Clérambault

Colonel Zubrowka

Barbe Freudienne

« Ah ! Marcello » éraillé

Ambre Sultan sur tweed

Les jardins d’Henri-Rousselle

Main dans la poche, nul objet « a », un paquet de Dunhill peut-être ?

Au commencement était le verbe, il n’y en a plus ici.

Le voyage depuis longtemps commencé s’est achevé.

Le manque reste.

Céline Rumen