Le signe du miroir de P. Abely et A. Delmas par M. Peoc’h

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Séminaire dHistoire de la sémiologie de l’ASM 13

Prochaine séance : le jeudi 24 mars à 18h30. Par zoom ou en présentiel : CMP Paumelle, Salle 103, 11 rue Albert Bayet, 75013 Paris. Séminaire animé par C. Fromentin, X. Bonnemiason et N. Dissez

En présentiel et par zoom :

https://us06web.zoom.us/j/81980105750?pwd=QldIOERVRElocHU3Szh5cDRYOEVuZz09

Et le mot de passe éventuel : 349802

Mickaël Peoc’h, psychologue, psychanalyste. Auteur de : Solutions élégantes à la psychose – Une clinique lacanienne auprès des sujets psychotiques. P.U.R. 2021.

« Le signe du miroir consiste en un besoin qu’ont certains sujets de s’examiner longuement et fréquemment dans une surface réfléchissante. Ils utilisent le plus souvent des glaces, des miroirs. Leur examen porte le plus souvent sur le visage mais aussi sur l’ensemble du corps » P. Abely, 1930.

Argument :

À la fin des années 20, deux médecins français présentent à peu de temps d’intervalle un signe clinique qu’ils associent à l’entrée dans la démence précoce. À travers différentes observations de malades et certaines expérimentations qu’ils mènent dans leurs services, ils mettent à jour ce qu’ils nomment le « signe du miroir », symptôme dans lequel le patient ne reconnait plus son image, est repoussé par son propre reflet ou au contraire, passe de longues heures à se mirer. Quelques années plus tard, le « stade du miroir » que Lacan propose – plutôt en prenant appui sur les travaux des psychologues du développement sans doute – permet d’en donner également une autre lecture, en supposant que le signe du miroir témoigne de la carence du stade du miroir. Abély et Delmas sont plutôt pessimistes quant à l’évolution des sujets présentant ce signe qu’il associent à un prodrome, cependant ils n’en ont une clinique que rétroactive, c’est à dire qu’il le découvre dans l’anamnèse de patients hospitalisés. À travers quelques exemples cliniques actuels, nous essaieront d’illustrer ce signe mais également de témoigner d’occurrences où l’évolution n’est pas nécessairement péjorative.

Bibliographie :

Paul Abély, « État schizophrénique et tendance homosexuelle », Annales médico-psychologique, 2, 1927, p.251-557.

Achille Delmas, « Le signe du miroir dans la démence précoce », Annales médico-psychologiques, 1, 1929, p.227-233.

Paul Abély, « Le signe du miroir dans les psychoses et plus spécialement dans la démence précoce », Annales médico-psychologiques, 1, 1930, p.28-37.

Jacques Lacan, « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p.93-100.

Méaulle, D. (2007). Le signe du miroir: reflets cliniques et théoriques. L’Évolution Psychiatrique, n°72, p.81-97. https://www.em-consulte.com/article/60258/le-signe-du-miroir-reflets-cliniques-et-theoriques

Antoine Masson, « Face aux autoportraits, stigmates et écrits de David Nebreda », Champ psychosomatique, 2009, 53, p.155-179.

Mickaël Peoc’h et Gwénola Druel, « Body-hacking et logique supplétive : un mode contemporain de traitement du corps », Cliniques méditerranéennes, 96, 2017, p.133-145.