La Discordance dans l’œuvre de Philippe Chaslin par le Dr Thibaud Hassold

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Séminaire dHistoire de la sémiologie de l’ASM 13

Prochaine séance : le jeudi 19 mai à 18h30. Par zoom ou en présentiel : CMP Paumelle, Salle 103, 11 rue Albert Bayet, 75013 Paris. Séminaire animé par C. Fromentin, X. Bonnemiason et N. Dissez

En présentiel et par zoom :

https://us06web.zoom.us/j/87436268544?pwd=cThoVGlua3NlMmptMTRQVUcwdHFrdz09

Renseignements et inscriptions : clement.fromentin@asm13.org

Philippe Chaslin, un des derniers aliénistes français publia en 1912 « éléments de sémiologie et clinique mentale ». Il s’agit d’un traité de médecine mentale au style singulier, riche de nombreuses observations cliniques, portant le souhait de « montrer autant que possible l’aspect vivant du malade », ayant pour boussole la transmission aux jeunes praticiens.

Suivant une démarche empiriste il chercha à exposer les principaux « faits cliniques » rencontrés , donnant le primat à la sémiologie , prenant ses distances avec les théories explicatives spéculatives, celle de la dégénérescence à l’époque. Ces considérations l’ont amené à parler de » types cliniques », plutôt que de maladies mentales déterminées par une causalité identifiable. Parmi ces types cliniques on trouve le « groupe des folies discordantes », caractérisé par un signe cardinal, la discordance, réorientant le regard clinique en s’opposant à la démence précoce de Kraepelin. Il s’agit d’un défaut d’accord, d’une dysharmonie entre différents éléments fonctionnels qui devraient concorder, qu’il s’agisse de la discordance idéo affective restée célèbre ou de la plus discrète folie discordante verbale, dont la marque est la disjonction entre un langage formellement correct sur le plan syntaxique mais pourtant hors sens, ne faisant pas discours, dénué de toute référence commune partageable.

Nous reviendrons, grâce au travail des Dr Martine Gros et Georges Lantéri Laura dans leur « essai sur la discordance dans la psychiatrie contemporaine » , sur le paysage psychiatrique duquel a émergé ce terme ainsi que sur la réorganisation logique du champ des psychoses qu’il a induit.  Nous essaierons de situer comment cette discordance, pas si aisée à définir, s’articule à la pensée de Chaslin ainsi qu’à son voeu que la psychiatrie soit « une langue bien faite ». 

Bibliographie : 

Chaslin, Philippe. Éléments de sémiologie et clinique mentales, Paris : Asselin et Houzeau, 1912

Georges Lantéri-Laura, Martine Gros. Essai sur la discordance dans la psychiatrie contemporaine ,. Suivi de Philippe Chaslin : Quelques mots sur la psychologie de la mathématique pure,Paris : EPEL, 1992.

Garrabé, Jean, histoire de la schizophrénie. Paris : Seghers, 1992